FELIPE CABRERA – MEDUSA

Né en 1961 à la Havane, Felipe Cabrera appartient à la génération montante de ces premiers musiciens et compositeurs cubains « produits de la révolution » qui ont choisi le jazz et sa grande liberté́ de création comme forme d’expression. Après un prestigieux parcours académique dans la musique classique il entre premier basson au National Symphony Orchestra. Par la suite il décide d’apprendre la contrebasse en autodidacte et de se plonger dans l’étude du jazz et des innombrables traditions musicales cubaines.

En 1984, il devient le bassiste de Gonzalo Rubalcaba dans la formation Proyecto. Leur collaboration durera quinze ans. Une période riche en concerts à travers le monde entier. Le quintet est alors parrainé par le légendaire trompettiste Dizzy Gillespie. Felipe enregistre 8 albums avec Rubalcaba dont 2 seront nominés aux Grammy Award : Rapsodia en 1995 et Antiguo en 1996.

Cette période coïncide avec de nombreuses collaborations avec d’autres grands noms de la musique cubaine : Tata Guines, Changuito Quintana, Sergio Vitier, Santiago Feliu, Frank Emilio Flynn, Roberto Fonseca, Roberto Carcassés, Yosvani Terry, Dafnis Prieto et bien d’autres. Sans oublier les inoubliables et fameuses jam sessions au Havana Jazz Club « La Zorra y El Cuervo » avec George Benson, Wynton Marsalis et Giovanni Hidalgo.

Son dernier album Medusa est née à La Havane, durant un confinement de 110 jours où Felipe Cabrera s’est retrouvé seul dans le pays qui l’a vu grandir. Le contrebassiste installé à Paris a décidé́ de transformer en art son retour accidentel au pays natal en temps de pandémie. Pendant que Cuba se refermait entièrement sur elle-même pour absorber le dérèglement mondial, il a composé cinq superbes pièces musicales, qu’il crée pour Banlieues Bleues avec son fidèle trio (Leonardo Montana au piano et Lukmil Perez à la batterie) et une invitée de marque, originaire elle aussi de Cuba, la chorégraphe et danseuse Judith Sanchez Ruiz.