LINA_

LINA_ chante Camões : la fadista à la voix d’une expressivité sensationnelle est encore une fois au service d’une quête de proposer un fado personnel, intime et terriblement novateur. Jamais avare de challenges, elle décide de revenir dans ce nouvel album en se frottant aux poèmes de Luis de Camões, poète du XVIème siècle, considéré comme le Shakespeare portugais. D’une réputation sulfureuse, fausse ou avérée, il est une icône de la poésie lusophone.

Après avoir surpris son monde il y a trois ans aux côtés du producteur et musicien espagnol Raül Refree, dans un album dédié à Amália et célébré sur les scènes du monde entier, LINA_ revient cette fois ci aux côtés du producteur et musicien britannique Justin Adams (Rachid Taha, Tinariwen, Robert Plant, Souad Massi…). Ce dernier n’a jamais eu son pareil pour transcender des projets à travers une approche unique, sincère et délicate.

Pour Fado Camoes, LINA_ s’est entourée de la guitare portugaise de Pedro Viana, et du piano, claviers et arrangements de John Baggott (Massive Attack, Portishead). Justin Adams est présent sur presque toutes les chansons à la guitare et aux percussions. Le fado, cette musique née dans les quartiers portuaires de Lisbonne a toujours eu une ouverture vers le monde et avec Justin Adams aux manettes il n’est pas étonnant que la voix et les accords de la guitare portugaise coexistent avec une certaine rythmique et une atmosphère aux accents africains, comme dans « Quando vos veria » ou « In labirinto », avec la présence subtile des percussions qui se mêlent à la voix, ou dans le côté plus décontracté de « Desencontro », tandis que dans « O que temo e o que desejo », le duo avec avec la figure de proue de la folktronica espagnole Rodrigo Cuevas, un rythme latino sensuel se mêle aux accords du fado.

C’est à la fois une LINA_ nouvelle mais toujours familière que l’on découvre dans ce nouvel album. L’élégance dépouillée du passé récent est toujours présente, mais il existe désormais une nouvelle dimension, où la voix ressort parmi les instruments, créant d’autres paysages, emplis de douleur, de justesse et de dignité.